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En ce moment et jusqu'au 30 avril :
Crowdfunding pour le roman TysT de luvan

 


 

Aujourd'hui : 24,99 % de l'objectif atteint
 

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Après luvan et Melville, c'est au tour de Florian Sohard de répondre à quelques questions sur son travail sur TysT

Scylla : Tu es une des toutes dernières recrues dans l'équipe. Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel avant qu'on aborde TysT ?
Florian Sohard : J’ai suivi un parcours assez linéaire au début. Après le bac, j’ai étudié les métiers du livre, puis j’ai fait un apprentissage en librairie et sans surprise, je me suis retrouvé à être libraire pendant quasiment neuf ans, spécialisé dans les littératures de l’imaginaire et la bande dessinée. Le métier de libraire a une place importante dans mon cœur, mais quand on travaille dans le milieu culturel et qu’on passe ses journées à conseiller, vendre le fruit de la créativité d’autres gens, il arrive qu’on ressente le manque de ne pas créer soi-même. Et puis j’ai découvert la sculpture et je me suis mis à en apprendre les techniques sur mon temps libre. Je faisais des choses pour moi-même ou des amis. Quand finalement je me suis retrouvé à envisager d’arrêter la librairie, tu es arrivé avec cette folle idée de me faire rejoindre l’équipe en me demandant de réaliser des sculptures pour la campagne de financement de TysT. Ça m’a mis le pied à l’étrier : ça a été mon premier projet en tant qu’artiste professionnel et je sculpte à temps plein depuis.

Scylla : Avant de t’attaquer au roman de luvan, tu as réalisé une sculpture de la main à six doigts de Kemal bin Taïmour, le personnage principal du recueil Le Prophète et le Vizir d'Yves et Ada Rémy pour lequel la demande était très précise. Pour TysT, comment as-tu travaillé ?
Florian Sohard : Le point de départ étant l’univers de luvan et de TysT en particulier, je me suis plongé dans le roman. J’essayais de chercher des moments qui me causeraient un choc graphique, qui imprimeraient en moi une image instantanée basée à la fois sur l’esthétique de la scène et l’émotion que celle-ci renvoyait. Je gardais un carnet à portée de main dans lequel je notais les images fortes qui me passaient par la tête à la lecture et je dois dire que ça n’a pas manqué. L’univers de TysT est tellement riche que j’ai noté une dizaine d’idées. Ce qu’il restait à faire, c’était trier en ne gardant que celles qui me semblaient réalisables sur le plan technique. De toute façon, sur la dizaine de concepts, il y en avait deux que je n’arrivais pas à m’enlever de la tête, alors j’ai suivi mon instinct.
 

 

Scylla : Tu as beaucoup échangé avec luvan durant cette réflexion ?
Florian Sohard : Oui, tout à fait. Quand je sculpte à partir de l’univers de quelqu’un d’autre, j’ai le sentiment d’avoir la responsabilité de m’occuper d'une chose qui touche à l’intime. Même si je veux évidemment rendre hommage à ma manière à l’ambiance de TysT et illustrer mon ressenti à la lecture, ça n’en reste pas moins mon ressenti personnel, justement. Si je représente cet objet ou ce personnage de telle manière, est-ce que c’était vraiment comme ça que sa créatrice les imaginait ? Est-ce que j’ai correctement interprété ce qu’elle a voulu dire ? Je ne veux pas faire n’importe quoi avec le monde intérieur de quelqu’un d’autre. J’envoyais régulièrement des photos de mes avancées à luvan et ça m’arrivait de lui demander si ça collait avec ce qu’elle avait voulu exprimer. Le but étant que mes sculptures soient le prolongement de sa vision, pas un détournement.

Scylla : Combien de temps as-tu passé sur ces sculptures ?
Florian Sohard : Pour le buste de Courroux Clapet Dhorst, j’ai travaillé quarante heures dessus, de la sculpture à la peinture. Quant au galet-image, il m’a fallu une dizaine d’heures pour réaliser l’original et une autre quinzaine supplémentaire pour le moulage de l’original, sa reproduction en résine en cinq exemplaires et leur peinture.
 

Courroux Clapet Dhorst
 

Scylla : Le galet que tu as réalisé pour TysT n'est donc pas un simple galet : sous un certain angle, un profil de femme apparaît. Ça a été compliqué d'arriver à trouver le motif qui ne se verrait pas immédiatement, mais apparaîtrait quand même au bout de quelques instants en fonction de l’angle de la lumière ?
Florian Sohard : Pas tant que ça, au final. J’ai fait quelques recherches de motifs en stylisant le visage au maximum et en faisant en sorte que le galet lui-même ait la forme de la masse de cheveux. De cette façon, il n’y a besoin que d’une seule ligne pour tracer le profil. Moins il y a de détails, plus c’est subtil et discret à insérer et plus ça semblerait naturellement creusé dans le galet. Un peu comme quand on cherche des visages ou des animaux dans les nuages, les arbres, le marc de café. C’était ça, l’idée que je cherchais pour faire écho au passage de TysT évoquant les « galets-image ». Il faut qu’on cherche pour trouver.

 

Vous le voyez le visage ? Vous le voyez ?

 

Scylla : Pas trop difficile de te séparer de pièces sur lesquelles tu as passé tant d'heures ?
Florian Sohard : Ah ah ah ! J’avais du mal, au début, à laisser partir mes sculptures, même quand il s’agissait de commandes. Mais depuis, j’ai trouvé les deux astuces pour compenser : d’abord je fais traîner la séance photo que je fais pour garder des traces. Et ensuite, je me lance directement dans le projet suivant pour compenser, transférer mon investissement émotionnel dans le nouveau et dire au revoir au précédent. Je n’arrête jamais, sinon il y a un vide !

Pour garder le contact avec Florian Sohard : son compte Instagram ou sa page Facebook. Vous pourrez admirer Courroux Clapet Dhorst sous tous les angles !



Les sculptures du buste de Courroux Clapet Dhorst et les galets-images seront bientôt mis en vente pour aider à financer TysT...