Quelques mots de Léo Henry à propos de TysT
Publié le
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En ce moment et jusqu'au 30 avril :
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Aujourd'hui : 88,55 % de l'objectif atteint
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Pour bien démarrer cette semaine, Léo Henry vous parle de TysT de luvan :
"Cette nuit je me suis relevé avec une drôle d'intuition dans la tête, à propos de TysT, à propos de l'écriture. Ensuite, j'ai fait des cauchemars. Ensuite, je me suis réveillé pour de bon et, de retour en pays dormant, me suis souvenu de mon idée.
La voici :
Écrire c'est faire. Écrire c'est dire.
Mais pas tout à fait en même temps.
En mars 2020, on s'est mis à beaucoup causer, avec les copaines qui écrivent. Nico Chesnais nous a initiées à Element, on passait plusieurs fois par jour, plusieurs fois par nuit sur cette sorte de forum en ligne, partager nos expériences de ce temps étrange, se retrouver pour écrire, des témoignages, de la fiction. luvan était malade, puis convalescente. Elle travaillait sur une histoire de fantasy afin de se retaper.
J'ai un peu suivi TysT, ainsi, dans sa fabrication, dans les doutes de l'autrice.
L'été est arrivé, un été resté dans mon souvenir temps de grande aventure, de grande libération. Luvan m'a envoyé le bouquin en me disant quelque chose comme "je ne sais pas si c'est vraiment un livre" & "c'est un récit adolescent".
J'ai lu TysT en plein air, dans le soleil, dans le vent, & c'était ça que j'avais envie de lire, à ce moment-là.
TysT est bien un livre, c'est même un très bon livre.
Et c'est bien un récit adolescent, si l'on conçoit l'adolescence comme un temps d'ouverture, de questionnement et d'émancipation. Si l'on pense que le changement est une libération.
Ce matin, encore à demi dans les brumes de mon séjour en pays veuf – ce nom que l'on donne, dans TysT, aux rêves nocturnes –, je me dis que ce qui a peut-être fait douter luvan – ce qui fait de ce roman une borne singulière dans son œuvre – c'est cette balance inhabituelle pour elle entre faire et dire.
Évidemment, l'un et l'autre sont liés. L'un et l'autre se rendent mutuellement possibles.
Il faut élaborer, ruminer et construire, il faut se documenter, puis s'asseoir à sa table : pour qu'un livre puisse exister, il faut faire. Mais rien de tout ça n'est possible si l'on ne va pas chercher l'énergie, le désir, la vérité, l'amour quelque part en nous, si l'on ne va pas puiser un peu de ce qui nous importe, de ce qui nous est propre et nous relie aux autres : il faut, également, dire.
C'est un petit jeu d'aller-retour, une petite tresse de l'un à l'autre. Plus on fait, plus on sécurise, on affine, on polit. Plus on dit, plus le faire importe, plus il touche et pèse.
[agrapha] et TysT partagent un même espace géographique. C'est étonnant de s'en rendre compte, étonnant de mettre en parallèle deux récits si dissemblables d'apparence, si reliés en profondeur. On peut y voir les énergies différentes qui ont présidé à leur écriture. D'un côté, l'énorme travail de documentation, d'élaboration et de traduction nécessaire à [agrapha], font de ce livre, entre autres merveilles, une œuvre charnière sur la portée du langage. De l'autre, l'impressionnante énergie de vie, de franchise et d'abandon à l'œuvre dans la création de TysT, en fait un grand roman de fantasy – ce genre sans âge ni bornes, qui en appelle à ce qu'il y a de plus enfantin en nous.
TysT est un dialogue entre trois pays, dont le plus vif est celui du rêve éveillé, de l'imagination.
TysT est un récit de guérison et un morceau de vie.
Il vient de très loin et aussi juste d'ici.
Il parle juste.
Il dit vrai.
Maintenant – près de deux ans plus tard –, j'ai envie de relire ce bouquin et de le partager avec mes proches. J'ai envie de retrouver ce bout de monde où luvan rêve, se transforme et oeuvre.
Venez-y donc : tout le monde est bienvenu."