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En ce moment et jusqu'au 30 avril :
Crowdfunding pour le roman TysT de luvan

 


 

Aujourd'hui : 9,87 % de l'objectif atteint
 

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Comme promis, tout au long de cette campagne, nous allons poser quelques questions aux différents intervenants qui ont travaillé sur TysT.

Sans surprise, commençons par l'autrice :

Scylla : Tu disais sur les réseaux sociaux que tu avais promis à ton moi de 14 ans d'écrire de la Fantasy, et que c'était enfin fait. Pourquoi avoir attendu 30 ans ? Qu'est-ce qui a déclenché l'écriture de TysT ? Et ça veut dire que tu écrivais déjà à 14 ans ? 
luvan :
En fait, j’ai placé le curseur mythique à 14 ans, car c’est un chiffre rond, un palier. À 14 ans (ou du moins à l’idée grossière que je me fais de mon « moi de 14 ans »), je vivais entre le Pacifique, l’Afrique et la Bretagne. Je n'aimais pas toute la fantasy. Les scènes de batailles et les bavardages stratégiques du haut des remparts m'ennuyaient. Les archétypes sexuels et raciaux, le virilisme et le nationalisme sous-jacents de certaines histoires me retournaient les tripes, même si je n’avais pas de mots précis à mettre sur cette détresse. Mais je dévorais (et j'inventais) des histoires de mondes parallèles, de créatures complexes, extravagantes et incomprises, transcendant la tristesse du monde par la magie. Je lisais également beaucoup de poésie. J’en écrivais (j’écris depuis que je sais écrire). Je ne me suis pas officiellement « promis » d’écrire de la fantasy. Je savais que j’en écrirais. Ce que je n’ai cessé de faire depuis. Mais comme le dit Laurence dans sa postface, indirectement. Si j’ai fini par en écrire en 2020, c’est en raison de trois déclencheurs. La lecture de Thecel, de Léo Henry ; la lecture de The Absolute Book, de Elizabeth Knox ; une convalescence très compliquée. Léo Henry m’avait longuement parlé de sa démarche. Thecel, qui fait partie de sa trilogie de romans de genre publié par Folio SF (Le Casse du Continuum pour la science-fiction, La Panse pour le fantastique et Thecel pour la fantasy) était pour lui une façon de répondre à la question : qu’est-ce que la fantasy ?. Thécel est le premier livre que j’ai lu pendant ma convalescence. Léo me l’a fait parvenir avant sa sortie. C’était encore une véritable souffrance de lire, mais j’en avais besoin. Avant de tomber malade, j’avais lu l’incroyable  The Absolute Book, de Elizabeth Knox, ancré dans l’amour d’une sœur et d’un lieu disparus à jamais. Comme l’acte de lire et de regarder des films était si douloureux, j’ai décidé d’écrire pour guérir. Je me suis ancrée à « mon » lieu et j’ai répondu à la question :  qu’est-ce que la fantasy pour moi ? Honnêtement, je ne pensais pas être capable d’aller jusqu’au bout de ce roman. Pour moi, c’est encore un miracle inexplicable. 

Scylla : Comment présenterais-tu ce livre ? 
luvan :
TysT est un hommage à la fantasy, à la renaissance folk. Une invitation à tramer ses propres récits, à transformer le monde, à contempler. Une ode au silence des fonds marins, à l’iode des navigations de nuit. J’y ai mis tous les ingrédients susceptibles de me soigner et propres à la fantasy. Des animaux, tous les types d’amour, de la magie, de la musique, des voyages, l’invention de soi (oui, il s’agit bien, comme souvent en fantasy, d’une histoire de «coming of age», mais n’ayant plus 14 ans, l’âge n’est pas celui auquel on s’attend). J’ai été très surprise lorsque Laurence Jonard et Léo Henry, qui furent les deux premières personnes à le lire – à ce stade, je pensais qu’il s’agirait des seules –, m’ont dit que TysT leur avait fait du bien. Ta lecture, puis celles de Claire Garand et de Melville m’ont confirmé ces premières impressions. La décoction, que je pensais n’avoir conçue que pour moi, fonctionne sur d’autres ! Mais il restait à me convaincre de le publier ! Ce livre convalescent est très inhabituel pour moi. Plus naïf, moins construit que mes œuvres « saines ». Plus direct et donc plus fragile. Je ne te l’ai confié que parce que j’ai confiance en toi ! 

Scylla : Pour le lancement de la campagne, seule la couverture de Stéphane Perger est visible. Il vient de nous envoyer les 12 dessins qui seront répartis tout au long du livre. Arnaud S. Maniak a lui aussi travaillé sur 2 cartes et des symboles pour la partie JdR. TysT pouvait-il exister sans illustrations ? 
luvan : Hahaha ! Alors, oui, j’imagine qu’il le pourrait. Mais il lui manquerait plusieurs dimensions. Pour moi, la fantasy est visuelle, généreuse, démiurge, collective. C’est un endroit de récits annexes, de représentations, de jeux de rôle, de musique, de rêve éveillé. Un récit heureux, un endroit de plaisir, doit pouvoir se perpétuer, se partager. L’histoire se prolonge donc, sur le papier, dans la fantaisie bouillonnante de Stéphane Perger et la finesse topographique d’Arnaud S. Maniak, mais aussi dans la capacité d’émerveillement de Laurence Jonard, qui a rédigé la postface, et l’art subtil de Melville, autrice du Jeu de L’Éveillée. Ce jeu suscitera, je l’espère, une dimension supplémentaire, puisqu’il permettra à chacun*e de forger son propre récit, et de le partager à son tour. 

La campagne est lancée : vous avez jusqu'au 30 avril pour qu'on atteigne 100 % et que TysT paraisse en décembre 2022.