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En ce moment et jusqu'au 30 avril :
Crowdfunding pour le roman TysT de luvan

 


 

Aujourd'hui : 62,33 % de l'objectif atteint

 

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Après luvan, Melville, Florian Sohard et Agathez, c'est au tour de Stéphane Perger de nous parler de son travail sur TysT.

Scylla : Avec Dystopia ou Scylla, tu travailles sans aucun brief de notre part pour illustrer les livres que nous publions. Nous te donnons juste le format de la couverture, le titre et l'auteur, prix et ISBN ainsi qu'une deadline (et le nombre d'illustrations intérieures s'il y en a). Quel est ton processus de création et est-ce qu'il a été différent pour TysT ?

Stéphane Perger : Non, effectivement, je ne demande pas de brief, parce que je préfère lire l’intégralité du livre à chaque fois que je travaille sur une couverture. Ça me permet d’aller plus loin dans la narration elle-même, de vraiment comprendre le livre, de l’étudier sous toutes ses coutures. De mieux le comprendre pour lui donner la couverture qu’il lui faut, ou en tout cas celle que je vais pouvoir créer. J’aime puiser dans les détails de l’histoire pour créer mes visuels. J’ai peur, en n'ayant droit qu’à un résumé, de ne pouvoir faire qu’une illustration trop lointaine émotionnellement de ce que je pourrais faire avec toute la matière du livre.

Ce qui est important, c’est le format de l’illustration, il permet déjà de donner un cadre à toute la fantaisie qui doit s’exprimer.

Je suis plutôt gâté chez Dystopia et Scylla, car j’ai le plaisir de pouvoir faire une couverture qui va courir sur la 1re, le dos, la 4e de couverture ainsi que 2 rabats, ce qui me permet de créer une illustration de couverture narrative qui agit en plusieurs images.

Pour TysT, l’histoire forte en fantastique, en personnages, en poésie m’a amené à réfléchir autrement l’illustration, cette fois-ci.

Je ne représente que très rarement les personnages sur les couvertures, je préfère une solution graphique forte qui va chercher dans le concept de l’histoire.

Ici s’est imposé à moi de représenter cette procession, tous ces personnages en quête, l’évocation des mondes multiples aussi.

Scylla : Après Bienvenue à Sturkeyville de Bob Leman, tu travailles à nouveau en binôme avec Arnaud S. Maniak. Pour le recueil, il avait notamment dessiné le panneau «?Welcome to Sturkeyville?» que tu avais ensuite intégré à ta couverture, couverture qu'il avait ensuite utilisée pour le carnet de notes. Est-ce qu'il y a eu le même type d'échange pour TysT ? C'est assez rare pour toi de travailler avec un autre dessinateur, tu es plutôt en binôme avec un scénariste ; ça t'apporte quelque chose de différent ?

Stéphane Perger : Pour Sturkeyville, Arnaud avait déjà commencé le travail des illustrations avant que je ne le fasse sur la couverture.

J’avais envie de donner de l’écho entre ce qu’il se passait à l’intérieur et à l’extérieur du livre, je me suis donc inspiré du panneau de la ville dessiné par Arnaud, ce qui était aussi un symbole graphique fort et intelligible pour un recueil de nouvelles se passant toutes dans la même cité.

Par contre, pour TysT, à vrai dire, non, j’ai travaillé seul, je me suis complètement plongé dans le livre de luvan pour en sortir les idées d’illustration de chaque chapitre, ainsi que la couverture. J’ai découvert avec plaisir les cartes d’Arnaud ainsi que ses illustrations.

Et, oui, effectivement, je suis en binôme avec un scénariste pour la bande dessinée, mais le travail graphique est fait en solitaire, il demande juste validation par tous les acteurs du livre (scénariste et éditeur). Du coup, c’est assez peu habituel que je travaille avec d’autres dessinateurs pour un même projet. Les deux projets Scylla m’ont permis d’essayer le ping-pong graphique et j’ai trouvé ça assez drôle de mélanger plusieurs visons d’une même œuvre, notamment sur Sturkeyville, où, de plus, nos styles à Arnaud et moi sont très différents.

Scylla : Pour cette campagne, tu vends tous les originaux des illustrations intérieures, mais pas la couverture de TysT. Qu'est-ce qui fait la différence ?

Stéphane Perger : Ah ah, la question piège !!!! Alors, je ne vends quasiment jamais ce que je fais, j’ai beaucoup de mal avec ça…

Pour TysT, je ne sais pas, je crois que quand j’ai réalisé la couverture, je ne pensais pas forcément à la réalité matérielle du livre et au crowdfunding, j’étais pris dans la peinture.

Dans l’univers qui me portait, du coup, je m’y suis certainement plus attaché. Et là, ça devient problématique. :D

Pour les illustrations intérieures, la maquette du livre existait déjà, tout le monde était dans le travail collectif du livre, de sa réalisation, de tout ce qui allait en faire partie. C’était plus concret. C’était plus facile de me détacher. Je me suis vraiment amusé et j’ai pris beaucoup de plaisir à dessiner chaque illustration de chapitre, et même si ce sera dur, je peux arriver à m’en défaire… Mais le fait d’en parler commence à me chagriner, alors je vais m’arrêter là !

Scylla : Ça tombe bien, on met les originaux en vente demain.
 

  
  
  
  
 

Il reste deux semaines avant la fin de la campagne...