Sébastien Juillard vous dit quelques mots de sa participation à Derrière le grillage
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Derrière le grillage tome 1
de Chamanadjian, luvan et Juillard
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Il est temps d'en savoir un peu plus sur Derrière le grillage - tome 1 de Guillaume Chamanadjian, luvan et Sébastien Juillard.
Après Guillaume et les ajouts de nouvelles contreparties dédicacées (avec Claire Duvivier) et luvan en début de semaine, c'est au tour de Sébastien de vous parler de sa participation à ce projet :
"C’est autre chose qu’une évocation orale survenue au détour d’une conversation, où l’on n’a guère le temps de mâcher ses mots. Tout à coup, nous voilà invités dans l’intimité d’une personne.
On imagine derrière le récit, derrière le clavier, tout le travail de reconstruction de celui qui s’ouvre à vous. On devine sa crainte de laisser, inconsciemment, une place trop grande à un imaginaire a posteriori qui, suppose-t-on, pourrait fragiliser la démarche.
On ne sent que mieux, pourtant, que l’on a affaire à quelque chose de précieux. Alors on lit, on relit, deux fois, dix fois, on redouble d’attention. Et l’on se prend à faire siennes les sensations : odeurs, textures, sons, tout y passe. On se projette. Puis l’écrit opère son travail de gravure mentale. La phrase incise. Et déjà notre propre mémoire s’approprie certains détails, les transforme sans même que l’on y songe. C’est ce compromis qui sert de base à l’écriture.
Lorsque Xavier m’a exposé son projet et le contexte personnel dans lequel il s’inscrit, je me suis senti partagé entre l’envie d’exploiter une belle idée et la peur de ne pas être au rendez-vous. Celle, aussi, de composer avec quelque chose d’éminemment sensible, donc difficile à manipuler. Comment restituer ce morceau d’expérience où le paysage banal d’une friche banlieusarde se dilue un peu dans la magie d’un lieu improbable ? Comment exprimer ce que je sentais de merveille et de nostalgie derrière ?
Vivre au travers de l’écriture le souvenir de quelqu’un : une idée « méta » et science-fictive. La mémoire compte parmi les thèmes courants du genre. Allons-y donc pour la science-fiction. Mais laquelle ?
Je voulais une ville, pour commencer. De celles capables de dissimuler dans leur modernité omniprésente des lieux du passé, empreints d’une certaine qualité d’enchantement. Tokyo m’est immédiatement venue à l’esprit, par affinité naturelle.
Tokyo est une ville très organique, toujours en construction. On y découvre pourtant, en la parcourant à pied, des restes (architecturaux, urbanistiques…) de ses versions antérieures. Comme des mues dont elle aurait négligé ou oublié de se débarrasser. C’est le cas dans beaucoup de villes, certes, mais il n’y a qu’à Tokyo que j’ai ressenti ce décalage parfois troublant entre le présent (très « futuriste ») et le passé. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir une rue au tracé sinueux, d’entrer dans un bâtiment de bois coincé de guingois entre deux parois de béton, de tomber sur un sanctuaire shinto minuscule, assoupi dans les ombres, pour se convaincre qu’un souvenir magique persiste envers et contre tout.
De cette réflexion découle l’aspect « cyberpunk » de mon récit. Il s’agit toutefois moins d’un exercice de style, suggéré par le sujet, qu’un glissement qui me semble assez naturel. Parce que le genre cyberpunk impose facilement à l’imagination du lecteur une perspective urbaine forte et un arrière-plan technologique où la puissance d’innovation étouffe souvent l’aspect humain. On peut facilement y placer des questionnements autour de souvenirs perdus, manipulés, résilients. Questionner, avec la fiabilité de la mémoire, l’identité de la personne. Suis-je ce dont je me souviens ?
Parce que, derrière l’idée de Xavier, s’en cache peut-être bien une autre : celle de l’authenticité des souvenirs et la crainte, qui va avec, que ce dont on se rappelle puisse être plus faux que vrai. Qu’un souvenir que l’on croyait fondateur ne soit, au mieux, qu’une altération d’un autre, plus banal. Peut-être une affabulation pure et simple de la mémoire.
C’est cette angoisse que l’on retrouve au cœur de Kawaakari."
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Allez, prochaine étape symbolique à franchir : le cap des 6 000€ et donc les 30% de l'objectif... Go go go !